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En sortant de l’église, ils se rendirent tous aux bains. C’est là aussi que les femmes âgées et les hommes se firent ventouser selon la coutume. Et c’était aussi un des sujets du voyage. Après le bain, on acheta des souvenir du pèlerinage : madame la meûnière prit des rouleaux entiers d’images, des chapelets, des statuettes et divers objets à donner en cadeaux. « Nous avons beaucoup de domestiques disait-elle à grand’mère ; puis ce sont les chalands qui viennent et qui attendent que je leur donne à chacun un souvenir du pèlerinage. »

Près de grand’mère se tenait une autre grand’maman, la vieille Fouscova ; elle aurait tant aimé acheter un chapelet, en bois de pistachier ; mais quand le marchand lui eut dit, qu’il valait vingt kreutzers, elle le reposa tristement sur l’étalage en disant qu’il était cher. « Cher ? — vous dites qu’il est cher ?! » dit le marchand avec humeur. Alors vous êtes une particulière qui, de sa vie, n’a eu en main un chapelet en bois de pistachier. Achetez-nous en un de pain d’épice ! »

« Allons ! mon maître, il est possible que ce ne soit pas cher pour un autre, mais ça l’est pour moi qui n’ai plus en bourse qu’un demi florin. »

« En ce cas, vous ne pouvez pas vous acheter un rosaire en bois de pistachier, » lui dit le marchand.

Grand’maman Fouscova s’en alla, mais grand’mère la suivit en lui disant qu’elle devait aller avec elle auprès d’un autre marchand, qui offre tout à bien meilleur marché. Et grand’mère de manière, que la vieille Fouscova avait acquis pour son demi-florin