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sa jupe ; et un moment après, quand Christine la regarda au visage, elle était déjà dans les limbes.

Dans le nombre des femmes qui couchaient sur le grenier à foin, il s’en trouvait une qui cherchait mais inutilement à apaiser son enfant qui criait. Est-ce toutes les nuits, la mère, que votre enfant vous cause cet agrément, dit une autre en se réveillant.

« Oui, toutes les nuits depuis quinze jours. Je lui ai donné en décoction, tout ce qui m’a été conseillé ; têtes de pavots, chèvre feuille ; rien n’y a fait. La femme du maréchal a recommandé de lui appliquer les achors. J’ai pris la résolution de le vouer à l’autel de la Sainte Vierge, soit qu’il guérisse, soit que le bon Dieu le prenne vers lui.

Portez le demain à la source ; faites couler l’eau trois fois sur lui ; voilà, dit l’autre mère ce qui a guéri mon enfant à moi. Elle dit, et se retournant de l’autre côté, elle reprit son sommeil.

Quand le lendemain matin les pèlerins se trouvèrent rassemblés devant l’église ils se prirent les mains en disant. Pardonnons-nous les uns aux autres ! » — car ils allèrent à la Sainte Table.

Et ce fut alors que Christine et Anna entendirent deux voix bien connues d’elles leur dire : « Et qu’il nous soit pardonné, à nous aussi ! Et c’est sans confession que nous vous donnons l’absolution répondit Annette en tendant la main à Thomas, en même temps que Christine présentait en rougissant la sienne à Mila. Ces jeunes se mirent sous la conduite de Martinetz, et entrèrent à l’église avec les autres.