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La petite fille se met à genoux auprès d’elle, la voit incliner la tête jusque sur le pavé de l’église, adresser ses plus ferventes prières à la très sainte Mère de Dieu, dont l’image, brille sur l’autel, illuminé d’une multitude de cierges ; orné de bouquets de fleurs et de couronnes, apportées pour la plupart, par des fiancées ou d’autres jeunes filles, pour que Sainte Marie leur obtienne de rester heureuses et pures en amour ; garni d’étoffes précieuses ; chargé d’ornements en ex-voto, et apportés par ceux qui venus pour demander la guérison l’on recouvrée devant la sainte image.

La cérémonie du soir terminée, le guide passa chez le sacristain en vue de dispositions à prendre chez celui-là, puis il mena ses brebis chercher leur gîte. Il n’eut pas la peine de le leur procurer ; de même que les hirondelles, quand elles reviennent au printemps, se reinstallent dans leurs vieux nids, de même nos pèlerins retrouvent d’une année à la suivante une hospitalité, qui n’est assurément pas riche, mais qui offre avec un air affable le pain, le sel, et un couchage propre. La meunière et grand’mère passèrent ordinairement la nuit chez l’administrateur de la houillère ; c’étaient de vieilles gens oh, comme s’exprimait grand’mère, « ils étaient encore du vieux monde, » et c’est pourquoi elle se sentait à l’aise chez eux, comme chez elle. Quand la femme de l’administrateur apprenait que les pèlerins de Zernov étaient arrivés, elle les attendait ordinairement devant le seuil de sa porte, afin de les recevoir elle même. Avant de se coucher, cette bonne ménagère montrait tous ses trésors à la meû-