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l’autre. Grand’mère et son amie la meunière ne les remarquaient pas, tant elles étaient absorbées dans leurs dévotions — mais Christine qui allait de pair avec Anne, se retourna plus d’une fois vers elles et les tança. « Le pèlerinage que vous faites vous est vraiment d’une grande utilité, vous en recueillerez beaucoup de mérites, et c’est la vérité leur dit-elle en souriant !

Sur le soir les pèlerins approchaient déjà de Svatonovitz, but du pèlerinage, alors ils firent halte en avant de la petite ville, les femmes se chaussèrent et mirent leurs robes un peu mieux en ordre, avant de faire leur entrée en ville. Le premier soin fut d’aller à la fontaine placée en contre-bas de l’église ; elle s’échappe de sept sources qui coulent au dessous de l’arbre sur lequel était suspendu l’image de St. Marie. C’est à cette fontaine que les pèlerins s’agenouillent d’abord et récitent des prières ; puis chacun boit de l’eau de la fontaine et s’en frotte trois fois les yeux et les joues. Cette odadepure et fraîche est de l’eau miraculeuse, à la vertu de laquelle des milliers de personnes sont redevables de la santé.

De la fontaine les pèlerins montèrent à l’église, resplendissante de lumières et où retentissaient les accents de mélodies différentes ; car c’était de divers côtés qu’arrivaient ces processions de pèlerins, dont chacune chantait un cantique différent de celui des autres.

« Ah, grand’mère que c’est beau ici ! » dit Barounca à voix basse.

« Comment en ferait-il autrement ? Agenouille toi et fais des prières ! » lui répondit la grand’maman.