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Une multitude de pèlerins hommes, femmes et enfants se tenaient debout auprès de la chapelle de Zernov ; plus d’une mère portaient leurs petits enfants encore au maillot pour les vouer à la sainte Vierge et demander par Elle le recouvrement de la santé ou la sûreté de leur bonheur à venir.

Le guide Martinetz se tient sur le seuil de la chapelle ; par sa haute stature il domine tous les autres pèlerins, en sorte qu’il suffit d’un coup d’œil pour faire la revue du groupe qui s’est confié à sa conduite.

C’est pourquoi en voyant arriver grand’mère avec sa compagnie, il dit : Maintenant nous sommes tous réunis, nous pouvons nous mettre en route. Les pèlerins s’agenouillèrent devant la chapelle pour réciter des prières ; et les villageois répandus sur la place prièrent avec eux. Puis, ils s’aspergèrent d’eau bénite ; un des garçons prit une haute croix de procession, à laquelle la fiancée de Thomas avait suspendu une couronne, et Christine un ruban rouge. Les hommes avec le guide se rangèrent autour de la croix, pendant que derrière eux, les femmes se joignaient deux à deux et par rang d’âge. Mais ils ne s’ébranlèrent pas encore tout de suite. Les ménagères avaient bien encore quelque chose à régler, et les chefs de famille recommandaient à leurs domestiques de prendre garde au feu et au bétail. Puis c’étaient des enfants qui disaient : « Apportez nous un souvenir du pèlerinage. C’étaient les plus vieilles grand’mères qui demandaient qu’on récitât à leur intention un rosaire. Mais voilà que la voix sonore de Martinetz a retenti tout à coup : il a