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« Et il me le semble aussi, » dit chacune des filles. « Venez vite grand’mère, pour qu’ils ne s’en aillent pas sans nous, » ajoutèrent-elles en pressant grand’mère d’aller plus vite et elles voulaient se mettre à courir.

« Mais réfléchissez y donc : le guide compte sur nous ; donc il ne partira pas, » dit grand’mère en les retenant ; et tranquillisées par cette parole, les filles attendirent les dernières, et ralentirent leur marche.

Un berger paissait des moutons sur la montagne ; il les salua de loin.

« Ne serons nous pas mouillées ? dis, Joza, fit la meunière.

« N’ayez pas d’inquiétude : le temps d’aujourd’hui se soutiendra jusqu’après demain. Souvenez vous de moi dans vos prières. Je vous souhaite un heureux voyage.

« Merci, nous ne vous oublierons pas. »

« Eh ! grand’mère demanda Barounca, comment Joza peut-il donc savoir quand il pleuvra, et quand il fera beau ? » — « Quant il doit pleuvoir, répondit-elle, les vermisseaux sortent de terre ; les noirs petits scorpions ou salamandres quittent leurs trous ; mais les lézards et l’araignée se cachent, et les hirondelles rasent la terre de leur vol. Les bergers au dehors tous les jours que Dieu fait, et comme ils sont souvent de loisir, ils observent les allées et venues de ces petits animaux. Mon meilleur baromètre ce sont les montagnes et le firmament. C’est d’après la clarté des unes et d’après la couleur de l’autre que je reconnais quand nous aurons le beau ou le mauvais temps ; quand, du vent, de la grêle et la neige.