Page:Božena Němcová Grand-mère 1880.djvu/203

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 193 —

Et elle commença à raconter ce que Christine lui avait confié dans la matinée. Ce n’est pas néanmoins que j’approuve les garçons dans ce qu’ils ont fait, mais il est juste que chacun protège. Si quelqu’un eut vu cet évaporé arrêté de nuit, à la fenêtre d’une jeune fille, la trompette en eut sonné partout le lendemain, et la bonne renommée de la fille eut été détruite avec son bonheur ; et on dirait : « Et qu’est-ce que c’est que cette fille chez qui vont des messieurs ; sa place n’est plus parmi nous. » Et voilà maintenant que Christine a peur que cet homme ne se venge. Telle fut la conclusion de grand’mère.

« Qu’elle n’ait pas cette crainte, je vais mettre ordre à tout ; dit la princesse. Cela dit, elle donna à la comtesse le signal du départ : toutes deux remontèrent à cheval et saluant la compagnie avec leur affabilité ordinaire, elles partirent au galop vers le château. »

« C’est un fait que peu de personnes auraient la hardiesse de parler à madame la princesse comme le fait la chère grand’mère, » dit madame Proschek.

Et c’est qu’il vaut mieux aussi parfois s’adresser à l’empereur lui-même qu’à un bureaucrate : car alors la bonne parole est sûre de trouver une bonne place. Si je n’avais pas dit mon sentiment, qui sait ce qui serait arrivé, » ajouta grand’mère.

Je répète toujours que la princesse est mal renseignée, qu’on la trompe sur le qui et sur le quand, ajouta le chasseur pendant qu’avec le meunier et avec monsieur Proschek il rentrait dans la salle.

Sur le soir, Coudrna arriva avec son orgue de Barbarie ; et les enfants ne l’eurent pas plutôt