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chercher une amante chez vous ; sinon je t’asperge de cette eau.

« Alors il s’éloigna un peu de la fenêtre ; mais au même instant, les quatre garçons s’élancent d’un buisson voisin, le saisissent à la gorge et lui serrent la bouche pour l’empêcher de crier. Attends, attends, l’Italien ! Je m’en vais te donner ce qui te revient, lui cria Mila. Pour moi je priai Mila de ne pas le faire battre et je fermai la fenêtre ; puis je la laissai un peu entr’ouverte, pour rester à même de voir, ce qu’ils allaient faire de lui. Voyons Mila ! qu’en ferons nous ? Ah il n’est plus tant gaillard, voyez comme la peur le prend, il a le cœur d’un lièvre ! — Fouettons le avec des orties, proposait l’un. Non, frottons le avec du cambonis avançait un autre. — Ce n’est pas cela dit encore Mila : toi, Thomas, tiens le ferme, et vous les amis, venez avec moi.

« Et ils revinrent quelques moments après, en apportant une perche et du vieux-oing à graisser les moyeux des voitures. » Camarades ôtez lui ses bottes et lui retroussez ses pantalons, leur ordonna Mila. Or, les camarades d’obéir à l’instant même, et comme il voulait les repousser à coups de pieds, ils firent le simulacre de le vouloir calmer avec les mots que l’on adresserait à un jeune cheval, mais méchant ; « Allons mon petit, allons. Non, on ne te ferrera pas, n’aie pas peur, lui dit Mila : nous ne voulons que te graisser un peu tes petits pieds ; tu n’en courras que mieux pour rentrer à la maison ! — Au moins il sera sain le parfum que tu vas nous faire respirer ; il ne sentira pas mauvais comme ton musc.