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« Ah Dieu, mon Roi ! Je ne peux pourtant pas être au service de tout le monde à la fois ! » disait d’un ton de plainte la pauvre grand’mère.

Mais Ursule s’écria tout à coup : « Monsieur entre dans la maison ! » On se hâte de serrer bien vite tous les apprêts, pendant que madame Proschek remet tout le reste en ordre pour que son mari ne s’aperçoive pas du ce que doit rester encore un secret pour lui, et grand’mère recommanda aux enfants, de bien faire attention à ne pas le rompre.

Le père entre dans la cour ; les enfants vont à sa rencontre ; mais quand il leur souhaite le bon soir et qu’il demande des nouvelles de leur mère, ils hésitent et ne savent quoi répondre pour ne point violer le secret. Mais Adèle, l’enfant gâtée de son père, va à lui, et quand il l’a prise sur ses bras, elle lui dit en chuchotant : « Maman fait des gâteaux avec grand’mère, car c’est demain la fête. »

« Attends, attends, » dirent en l’interrompant, les garçons ; « tu seras grondée pour l’avoir dit ! » et ils coururent en porter plainte à leur mère.

Adèle était rouge de confusion tout en restant assise sur le bras de son père ; et elle finit par pleurer.

« Ne pleure pas, ma chère petite, » dit le père ; « en l’apaisaisant ; mais je savais que c’est demain ma fête et que maman fait des gâteaux. »

Adèle essuya ses larmes avec la manche de sa robe, mais ce fut avec crainte qu’elle vit arriver sa mère que les garçons amenaient. Mais tout s’arrangea, et les garçons apprirent avec étonnement, qu’Adèle n’avait rien trahi. Mais ce secret leur pèse tant à tout