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suspendait les couronnes fraîches entre les fenêtres et derrière les images des saints, et jeta celles de l’année précédente au feu du bon Dieu.


ix.


De la petite chambre de grand’mère on dirait d’un jardin ; ce ne sont de tous les côtés que roses, réséda, fruits du sorbier, fleurs de différentes espèces avec des brassées de feuilles de chêne. Barounca et Marie en font des bouquets ; et Cécile tresse une grande couronne. Près du poêle et sur le banc est assise Adèle avec les garçons qui recitent leurs compliments ; car on est à la veille de la saint Jean-Baptiste, fête de monsieur Proschek, et c’est un grand jour dans la famille. C’est aussi pour ce jour là que monsieur Proschek a invité ses meilleurs amis à dîner, selon sa coutume. Et c’est aussi pour cela qu’il y a tant de remue-ménage dans sa maison. Ursule a lavé et épousseté partout, pour qu’il n’y ait trace de grain de poussière nulle part ; Betca a échaudé de la volaille ; car c’est partout qu’on a besoin d’elle. Barounca conjure grand’mère d’envoyer Jean au dehors : il ne veut pas les laisser en repos ; et quand il est dehors, il se trouve que Betca et Ursule se plaignent de lui a leur tour. Guillaume demanda à grand’mère de vouloir bien le faire réciter. Adèle la tira par la jupe pour avoir un gâteau, et, dans la petite cour les poules gloussèrent en signe qu’elles voulaient remonter au juchoir.