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« J’y irai aussi cette année avec toi, » dit Barounca en riant.

« Et moi aussi, » ajouta Marie.

Les autres enfants voulaient aussi en être ; mais Barounca leur opposa qu’ils ne pourraient pas faire les trois milles de chemin. Pendant cette conversation entre les enfants Venceslas fouettait encore les chevaux qui s’élancèrent au galop vers le moulin, où l’on déposa Marie et où grand’mère remit quelques couronnes qu’elle avait achetées en ville avant de les faire bénir pour madame la meunière.

Quand ils arrivèrent à la maison, Sultan et Tyrl accoururent à leur rencontre, en faisant force bonds de joie, autour de grand’mère qu’ils voyaient de retour. Elle remerciait le ciel de voir aussi ses petits enfants rentrer sains et sauf ; car, elle, avait préféré rentrer à pied s’imaginant qu’on courait risque de se rompre le cou, avec des chevaux si vifs qui allaient au galop. Betca et Ursule attendaient déjà sur le devant de la porte. « Où avez-vous mis la couronne, Venceslas ? » demandait Betca au cocher, quand grand’mère fut entrée avec les enfants dans la chambre.

« Ah ! la tille, il y a déjà beau temps que j’ai oublié où je l’ai laissée, » dit Venceslas d’un air tout autant moqueur que sournois, et en dirigeant la voiture vers le chemin.

« Ne lui parles pas, » dit Ursule à Betca, « tu sais qu’il raisonne à tort et à travers, même un jour de si grande fête. »

Venceslas qui s’était pris à rire claqua se chevaux et disparut en un moment. Grand’mère