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pour savoir quand les filles se trouvent seules, afin de se jeter au millieu d’elles comme un vautour. »

« Eh bien ! C’est à Žlič qu’il en a reçu sur le dos et tout dernièrement » dit Yenceslas ; il y était venu se présenter au bal et tout de suite auprès des plus jolies filles, comme si on les y avait amenées pour lui ; or, le gars, il ne sait pas prononcer le tchèque ; mais il l’écorche rien que pour dire : « jolie fille, moi content. » Il ne s’est rappelé que cela. Et c’est cela qu’il m’a répété quand il est venu chez nous à la bière, dit Christine. Et si je lui avais dit dix fois : Moi, je ne vous aime pas, il n’en aura pas plus bougé de place. »

« Ah les garçons l’ont bien battu, » assura Venceslas, « et si je n’avais pas été là, il en aurait eu encore davantage. »

« Qu’il prenne garde seulement à ne pas recevoir le reste en un autre lieu, » dit Mila, en rejetant la tête en arrière.

La voiture s’arrêta devant l’auberge. « Je vous remercie bien de votre voiture, » dit Christine en tendant la main à Mila qui l’aida à descendre.

« Encore un mot. « dit grand’mère en l’arrêtant : « Ne sais tu pas, quand ceux de Žernov et ceux aussi de la Montagne-Rouge iront à Svatoňovic ? »

« Peut-être bien à l’époque ordinaire. Ceux de la Montagne-Rouge à la première Notre-Dame et ceux de Žernov à la première fête de la Sainte Vierge qui vient après la Saint Jean-Baptiste et j’y irai aussi. »

« Je veux y aller aussi, » dit grand’mère.