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lire ; il s’y mit donc, mais nous n’y comprîmes rien, car c’était écrit trop savamment. Et Susanne de dire : Ça vaut-il la peine de s’en tourmenter la tête ! Mais les gens de la ville l’avaient en grande considération, et chacun dit, qu’on ne pouvait même comprendre sa grande raison. »

« Et je suis comme était cette Susanne, » dit Christine, « peu m’importe une science à laquelle je ne comprends rien de tout. Quand j’entends chanter bien, ou que je vous entends raconter, grand’mère, voilà ce qui m’est agréable que toute exposition savante. Mais avez vous entendu la chanson qu’a composée Barla de la Montagne Rouge ? »

« Ma chère fille, les chansons mondaines ne m’intéressent plus, et je m’en soucie fort peu. Il est passé le temps ou je courais assez loin pour m’en acheter une ; et à présent, je ne chante plus que mes chers et pieux cantiques » dit grand’mère.

« Quelle est cette chanson, Christine ? » demandèrent Barounca et Marie.

« Attendez, je vais vous la dire, elle commence ainsi : Qu’est-ce que dit l’oiseau qui se tient sur le chêne ? »

« Christine, il faudra que tu nous la chantes aujourd’hui, quand nous serons chez vous, » dit Mila en se retournant vers le fond de la voiture.

« Quant à moi, je la chanterai bien deux fois ; nous étions à la corvée ; Barla y est venue aussi, et pendant que nous reposions à l’ombre, Antscha Tichánkovitz dit : Barla, compose nous une chanson ! — Barla réfléchit un instant, puis elle sourit et se mit à chanter ! Qu’est-ce qui dit l’oiseau qui se tient