Page:Božena Němcová Grand-mère 1880.djvu/178

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 168 —

sans remarquer que tout avait été lavé. C’est alors qu’il lui sembla, me dit-il, voir plus clair dans sa chambre. Et comment n’y aurait il pas fait plus clair ? Il faut savoir traiter avec des hommes aussi bizarres.

Chaque fois que j’allais chez elle, ou qu’elle venait chez moi, elle avait toujours à se plaindre de son vieux ; mais elle ne l’aurait pas quitté pour tout au monde. Et même elle fut une fois très effrayée. Il était sorti pour faire son tour de promenade, et il y avait rencontré ce monsieur de sa connaissance, mais qui pour lors était en route vers les montagnes des Géants. Il lui propose d’y aller avec lui, disant qu’ils reviendront, et alors le vieux de partir avec lui tout comme il était. Susanne attend, attend toujours et son monsieur ne vient pas ; la nuit vient, et il ne se montrait de nulle part. Elle accourut chez nous toute épouvantée, et toute en larmes. Ce ne fut que le lendemain matin qu’elle apprit qu’il était parti ; elle fit du bruit et gronda à faire peur. Il ne revint qu’au sixième jour, et chaque jour elle lui avait préparé le dîner et le souper. Quand il fut de retour, elle accourut chez nous pour nous dire : Voyez ce qui en est ; quand il est arrivé et quand j’ai commencé à le gronder, il me dit : Allons, allons, ne sois pas tant grondeuse ! J’étais en promenade et je ne me suis arrêté que sur les glaciers, et tel est le motif pour lequel je n’ai pu revenir aussitôt.

Elle nous apporta à lire des livres une fois, en nous disant que son maître les avait composés lui même. Georges, mon défunt mari savait assez bien