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« Et tu n’auras rien pour la fête, attends-y toi, mon Jean, » dit Adèle.

« Oui, nous serons dans quelques jours à la saint Jean-Baptiste qui est votre fête, » lui dit Christine.

« Et qu’est-ce que tu me donneras pour ma fête ? » demanda Jean, comme s’il ne s’était rien passé.

« Je vous ferai cadeau d’un lien de paille, » reprit Christine en riant.

« Je n’en veux pas, » dit le garçon en faisant la moue, et ses frère et sœurs se moquèrent de lui.

« Et toi que recevras-tu à ta fête ? » demanda Barounca à Christine.

« Rien : ce n’est pas l’habitude chez nous ; ce n’est que chez les seigneurs. Mais j’ai reçu une fois une félicitation de la part d’un précepteur, qui était chez l’administrateur au château. Je l’ai encore ici dans mon livre de prières : » — et elle tira du livre une feuille de papier pliée sur laquelle était écrite cette félicitation en vers, et autour de laquelle était peinte une couronne de roses et de myosotises le tout piqué avec une épingle. « Je la garde à cause de la couronne ; car je ne comprends rien à la félicitation. »

« N’est-elle pas écrite en tchèque ? » demanda grand’mére.

« Oui ; elle est bien en tchèque, mais trop savamment composée : écoutez comme cela commence : Écoute moi, ma toute chère, et toute belle, toi la fille adoptive de la déesse d’amour ! — Je vous demande un peu s’y comprends la moindre chose