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moment il semblait que son regard cherchât quelqu’un, et quand — par hasard — il se trouva rencontrer celui de Christine, ils se prirent à rougir tous deux.

Grand’mère conduisit Hélène à la maîtresse du logis, qui retint les enfants en les régalant des gâteaux, en offrant à grand’mère du vin. Comme Christine ne voulut pas entrer dans la salle, où se tenaient tous les messieurs, grand’mère lui porta dans la première pièce des gâteaux et du vin ; mais le jeune garçon à la taille svelte, plus prompt encore que grand’mère à se glisser dans la chambre commune du cabinet, s’y était fait verser un verre de rosoglio doux et l’offrait à Christine. La jeune fille s’excusait d’accepter, et non sans minauder un peu : mais quand le garçon lui eut dit d’un air triste : alors, c’est que tu ne veux pas accepter de moi une politesse, elle saisit aussitôt le verre et but à sa santé.

Là-dessus, grand’mère survint, qui les obligea à prendre ce qu’elle apportait : « C’est bien que tu sois venu Mila, » dit-elle et un sourire de bonté se joua dans ses lèvres. « J’étais justement en peine de savoir auquel des garçons je devrais dire, de monter avec nous en voiture, quand il n’y a pas avec nous Jean ou quelqu’un qui s’y entende, j’ai peur de ces chevaux fougueux. Venceslas leur conducteur les mène sans y faire attention. Viens donc avec nous. »

« Avec le plus grand plaisir, » dit Mila, et il tourna les talons pour aller payer.