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l’aîné des garçons, enfant de quatre ans, soulevait son tablier blanc, retenu encore par un cordon rouge, parce qu’il y avait senti quelque chose de dur. Il y avait une grande poche, et Jean aurait bien voulu savoir ce qu’elle contenait ; mais l’aînée des enfants, Barounka, qui avait cinq ans, l’écarta, en lui chucho tant à l’oreille : « Attends, je vais dire que tu veux mettre la main dans la poche de grand’mère. »

Mais cette parole, dite à mi-voix, eut bien été entendue derrière le huitième mur ; aussi, cessant de causer à sa fille : « Allons, leur dit grand’mère, voyez bien tout ce que j’ai là-dedans. » Elle en tira, pour les mettre sur ses genoux, d’abord son chapelet ; puis, une jambette, quelques croûtelettes, une pièce de ruban, deux chevaux en pain d’épice et deux poupées. Les derniers objets étaient pour les enfants. Après les leur avoir remis : « Il y a encore quelque chose, dit-elle, que grand’mère vous a apporté ; » et elle tira aussitôt, de son petit sac, des pommes et des œufs de Pâques, peints ; puis, elle donna sortie aux chatons et aux poulets, jusque-là renfermés, qui dans le petit sac, qui dans le panier. Quel plaisir ! Et comme il y en eut, des sauts de joie ! « Grand’mère était la plus gentille des grand’mères ! » — « Ces chatons de mai, à quatre couleurs, et qui attrapent joliment les souris, sont utiles en maison, dit-elle. Les poulets sont apprivoisés ; et si Barounka les y habitue, ils la suivront comme de petits chiens. » Et alors les enfants de demander à grand’mère et ceci et cela ; ils se trouvaient déjà familiarisés avec elle. Leur mère leur demandait assez de ne pas la fatiguer, de lui laisser au moins le temps de respirer : « Je t’en prie, Thérèse, lui dit-elle,