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par l’autre, et les réunit en disant : « Allons, montrez-nous comme vous allez bien ensemble. »

« On dirait des jumelles, pensa tout haut grand’mère ». Les petites filles se regardèrent un moment ; puis, elles baissèrent encore la tête, comme si elles eussent été honteuses.

Maître Stanický prit monsieur Proschek par le bras, et rentra dans l’hôtel, en invitant tous les autres à les suivre. Ayant que la procession commence, nous avons encore le temps de causer un peu et de prendre un verre de vin.

Madame Proschek les avait suivis ; mais graud’mère était restée au dehors avec les enfants, après avoir dit aux dames : « Vous avez toujours assez de temps, puisque vous allez auprès des seigneurs ; pour moi, je ne pourrais attendre à plus tard pour entrer à l’église, à cause de la foule. Je resterai près des enfants. » Et elle resta avec eux sur le seuil.

Peu de moments après, deux jeunes garçons, vêtus d’une sorte de soutane rouge, débouchaient autour d’un coin de rue ; deux autres les suivaient, puis deux encore et Jean de s’écrier : « Ah, les voilà ! »

« Adèle, et toi, petite Hélène, dit grand’mère, faites attention là où vous marcherez pour arriver jusqu’à la procession, et n’allez point tomber. »

« Et toi, Barounka, aie l’œil sur elles. Et vous, enfants, marchez en garçons raisonnables, pour ne pas mettre le feu avec vos cierges. Priez aussi, et devant les autels des reposoirs, pour que Dieu soit content de vous. »

Pendant qu’elle leur adressait ces recommandations, le maître d’école s’était avancé avec ses élèves jusqu’à hauteur de l’hôtel.