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« Et qu’est-ce que vous emportez avec vous ? » demanda la comtesse à Barounka. « Sont-ce aussi des plantes médicinales ? »

« Eh non, mademoiselle Hortense, » répondit Barounka vivement ; « ce sont des fleurs pour faire des couronnes. C’est demain la Fête-Dieu, et Marie et moi, nous serons de cérémonie à la procession. »

« Et j’y assisterai aussi avec Hélène, » ajouta Adèle.

« Et nous aussi ! » s’écrièrent les garçons.

« Et qui est cette Hélène ? » demanda la comtesse.

« Hélène est la fille d’une dame de la ville, de cette grande maison sur laquelle est peint un lion, » répondit Adèle.

« Dis plutôt la dame de l’hôtel du Lion, » lui dit grand’mère.

« Iras-tu aussi à la procession ? » demanda Barounka à la comtesse.

« Assurément que j’y irai ! » dit la comtesse, en s’asseyant sur l’herbe, pour aider grand’mère et Barounka à tresser leurs couronnes.

« Tu n’as jamais fait partie, comme fille d’honneur, du cortège de la Fête-Dieu ? » demanda Barounka.

« Jamais ; mais quand j’étais encore à Florence, j’ai été une fois comme fille d’honneur à la procession de la Madonne, et j’ai porté à la Madonne une couronne de roses. »

« Qu’est-ce que cette Madonne ? » demanda encore nouveau Barounka.

« On dit en Italie la Madonne, comme on dit ici la Vierge Marie, » répondit la comtesse.