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« Et comment se comprennent-elles l’une l’autre, puisqu’elles ne peuvent pas parler ? » demandèrent les enfants étonnés.

« Bien qu’elles n’aient pas le langage des créatures plus intelligentes, celui des hommes par exemple, elles se comprennent pourtant. Avez-vous observé que cette première qui avait trouvé le sucre, est allée en communiquer la nouvelle aux autres, et que les autres sont vite accourues ? Regardez comme elles s’accostent l’une l’autre, comme elles se touchent avec leurs antennes, tout comme si elles avaient à se dire quelque chose en passant ; et voyez encore comme elles se forment en groupes, comme pour se consulter ensemble ; mais qui sait sur quoi ? »

« Ont-elles aussi dans leurs fourmilières des chambres, et des cuisines dans les monceaux ? » demanda Adèle.

« Elles n’y ont pas besoin de cuisines, parce qu’elles ne font rien cuire ; mais elles y ont de petites cellules qui sont pour les enfants et pour les mères ; et il s’y trouve aussi des salles pour les ouvrières ! elles ont des maisons divisées en plusieurs étages, avec des passages intérieurs pour aller d’un étage à l’autre. »

« Mais comment peuvent-elles se bâtir des demeures de telle sorte qu’elles ne s’écroulent pas ? » demandèrent de nouveau les enfants.

« Elles bâtissent solidement ; et si une puissance, plus forte, ne le leur détruit, leur bâtiment ne s’écroule pas encore si facilement. Elles font des murs et des toits avec de menus morceaux de bois, des brins de paille, des feuilles sèches, de l’herbe et de la terre,