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Qu’y a-t-il dans ces coquilles que mange madame la princesse ? » demandait, à voix basse, Jean à Hortense.

« Ce sont des petits animaux de mer qui s’appellent des huîtres, » répondit la comtesse à haute voix.

« Oh ! Cécile n’en mangerait pas, » dit Jean.

« En ce monde les aliments, comme les goûts sont différents, cher Jean, » lui répondit la princesse.

Pendant cette causerie, Barounca mit quelque chose dans la poche de sa grand’mère, qui était assise près d’elle, en lui disant tout bas : « serrez-le, grand’mère, c’est, de l’argent ; je pourrais le perdre ; c’est mademoiselle Hortense qui me l’a remis pour les enfants de Kudrna.

Mais madame la princesse avait entendu ce que Barounca avait chuchoté à l’oreille de sa grand’mère et elle laissa se reposer sur le beau visage de la jeune comtesse un regard où se peignait une joie indicible. Grand’mère ne pouvant concentrer toute sa joie en son cœur dit d’une voix émue : « Que Dieu vous en recompense, mademoiselle ! »

La comtesse devint rouge et menaça du doigt Barounca, qui, pour sa part, rougit aussi.

« C’en sera une joie ! » dit grand’mère ; « ils pourront s’acheter des vêtements à présent. »

« Et j’y veux ajouter encore quelque chose, » dit la princesse » « pour qu’ils puissent se soulager encore d’une autre manière. »

« Vous feriez une bien bonne action, madame la princesse, dit grand’mère, « si vous veniez en