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Il n’est plus de voyages pour les vieilles geus, qui ne sont plus que de la vapeur au-dessus du pot. Que Dieu se souvienne de mon désir, et je serais heureuse, de reposer dans ma terre natale. Mais je me suis mise à vous raconter toutes ces choses, madame la princesse, comme si j’étais à la veillée ; excusez ma simplicité, ajouta-t-elle en terminant, et elle se leva de la chaise.

« Tu m’as fait un plaisir bien vif avec ton récit et tu ne sais pas comme je t’en suis reconnaissante, » dit la princesse en posant sa main sur l’épaule de grand’mère.

« Maintenaut, viens avec moi au déjeuner ; je pense que les enfants auront déjà de l’appétit » — et ce disant, elle fit passer grand’mére du cabinet au salon où était déjà préparé, du café, du chocolat et diverses friandises —. Le valet de chambre, qui n’attendait qu’un signe, courut sur l’ordre de la princesse prévenir la comtesse et les enfants. — Ils arrivèrent en un instant, la comtesse aussi gaie qu’eux. — « Regardez grand’mère, ce que mademoiselle Hortense nous a donné ! » crièrent tous à la fois, en montrant des differents petits cadeaux précieux. — Je n’ai vu de ma vie si belles choses ; en avez vous remercié mademoiselle Hortense ? »

« Nous l’avons remerciée, » répondirent-ils.

« Mais qu’en dira Marie, Cécile et Venceslav, quand ils auront vu tout cela ? » dit grand’mère.

« Qui sont cette Marie, cette Cécile et ce Venceslav ? » demanda la princesse, heureuse de tout savoir du commencement à la fin.