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était suspendu un chapeau de paille, tout rond et elle tenait à la main un bouquet de roses. « Ah ! quels gentils enfants ! » s’écria t-elle. « Ce sont assurément les jeunes Proschek, dont tu m’as apporté les excellentes fraises ? »

La princesse fit de la tête un signe affirmatif. La jeune comtesse se baissa un peu pour donner à chacun des enfants une rose, et en présenta aussi une à grand’mère, une à la princesse, et elle attacha la dernière à sa ceinture.

« C’est le bouton d’une rose aussi fraîche que vous, mademoiselle », dit grand’mère, en respirant le parfum de la sienne. Que le bon Dieu vous le conserve, madame ! » ajouta-t-elle en tournant vers la princesse.

« C’est aussi mon plus ardent désir, » dit la princesse, et elle déposa un baiser sur le front pur de sa fille adoptive.

« Puis-je emmener un moment ces enfants avec moi ? » demanda la comtesse à la princesse et aussi à grand’mère ?

La princesse consentit, mais grand’mère fit l’observation qu’ils seraient peut-être bien à charge à Mademoiselle la comtesse, parce que les garçons étaient turbulents comme des limiers.

Hortense sourit, tendit ses deux mains aux enfants, en leur demandant : « Voulez-vous venir avec moi ? »

« Nous voulons, nous voulons bien ! s’écrièrent-ils joyeusement en saisissant les mains de la comtesse.

Hortense s’inclina vers grand’mère et vers la princesse et disparut avec les enfants. Après qu’ils