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« C’est bien ! » dit-il, en prenant sa prise de tabac. Alors, partez ! C’est Adèle qui me racontera ce qu’elle aura vu. Et toi, Jeannet, qu’est-ce que tu répondras à madame la princesse, quand elle te demandera où s’assied le pinson avec son bec ? Vois-tu bien que tu ne le sais pas ? »

« Elle ne le demandera pas, » répondit Jean, et il courut en avant, pour que le meûnier ne pût le contrarier davantage.

Et le meûnier, souriant de son air moqueur, salua grand’mère et se dirigea vers la digue.

Les enfants de Kudrna jouaient près de l’auberge et faisaient de petits moulins. Cécile tenait un petit enfant sur le bras.

« Qu’est-ce que vous faites ici ? » leur demanda Barounka.

« Rien ! » répondirent-ils, en considérant les beaux habits des enfants.

« Et nous, nous allons au château, » fit Jean.

« Hum ! c’est cela ? » dit le petit Laurence.

« Et nous verrons le perroquet, » ajouta Guillaume. Mais, quand je serai grand, je le verrai aussi, » dit le petit insolent ; « mon père me dit que j’irai loin dans le monde. » Mais Venceslas, l’autre petit garçon, et Cécile disaient : « Si nous pouvions y aller aussi une fois le voir ! »

« Je vous apporterai quelque chose, » leur dit Jean, « et nous vous raconterons comment c’était. »

Grand’mère arrivait enfin avec les enfants près du parc, où les attendait déjà M. Proschek.

Le parc de la princesse était accessible à tout le monde. Mais bien qu’il ne fût pas, après tout,