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En passant près de la digue, grand’mère considéra le vieux tronc couvert de mousse ; et pensant à Victoire, elle dit en soupirant : « Pauvre fille ! ».


vii.


Le lendemain dans la matinée, grand’mère sortait avec les enfants.

« Comportez-vous bien, » leur recommandait leur mère en les accompagnant au dehors. « Ne touchez à rien dans le château, et baisez respectueusement la main de madame la princesse. »

« Nous ferons en sorte, » dit grand’mère.

Les enfants étaient beaux comme des fleurs. Grand’mère portait aussi sa robe des jours de fête, avec une jupe brun de girofle, un tablier blanc comme neige, une jaquette de damas et de couleur bleue de ciel, et sur son petit bonnet était attachée, par derrière, une colombe faite de toile ; elle portait son collier de grenats, du milieu duquel pendait une pièce d’argent. Elle tenait sur son bras un fichu, ou mouchoir de tête, de couleur blanche.

« Pourquoi prenez-vous le fichu ? » demandait madame Proschek, « il fait si beau aujourd’hui ! Il ne pleuvra pas. »

« Je ne saurais où mettre les mains quand je n’ai rien à tenir ; et j’ai contracté l’habitude de porter toujours quelque chose. »

Ils se mirent en marche, en suivant, autour du jardin, un étroit sentier.

« N’avancez que l’un après l’autre, afin que vos pantalons ne s’humectent pas de la rosée qui est