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de tous les côtés. Les premiers venus furent une bande de moineaux, comme si l’appel avait été fait aussi pour eux. La femme du garde-chasse dit : « Allons, c’est toujours vous qui êtes les premiers ! » Mais ils ne prenaient pas garde à son reproche.

Grand’mère s’arrêta sur le seuil, en retenant les enfants près d’elle, pour qu’ils n’eftarouchassent point la volaille ! Des oies blanches et grises avec leurs oisons ; des canards avec leurs canetons ; des canards noirs, de beaux poulets domestiques et des poules tyroliennes haut-montées sur leurs pattes, d’autres huppées et à collet frisé ou hérissé ; des paons, des pintades, des poules d’Inde avec le coq d’Inde, qui glougottait en se pavanant d’importance ; des pigeons communs et des pigeons pattus, tout ce monde ne formait plus qu’une troupe qui s’abattait sur les graines ; ils sautaient l’un par-dessus l’autre pour becqueter et picorer à qui mieux mieux ; et les moineaux, ces polissons du chemin, quand ils avaient le jabot rempli, sautaient encore sur le dos des canards et des oies stupides. À quelques pas de là, étaient des lapins ; un écureuil apprivoisé regardait les enfants du haut d’un châtaignier ; il courbait au-dessus de lui sa queue comme un casque mobile ; un chat était en observation sur la haie, guettant les moineaux de son regard faux ; la biche se laissait gratter la tête par Barounka ; et les chiens se tenaient tranquilles autour des enfants ; car la femme du chasseur avait une baguette en main. Mais quand un coq noir poursuivit un petit canard, qui lui avait pris le grain qu’il tenait déjà presque dans son bec, et que le petit canard courut se réfugier tout