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l’enfant terrible

éternellement absentes pour la pendeloque de l’Art. Leur colère, impuissante par bonheur, en cette époque de peu de foi, ne les emporte pas jusqu’à dilacérer physiquement ceux qui les voudraient moins imbéciles. Mais je vous jure que le sort des bêtes les plus immondes pourrait être envié par des hommes tels que Barbey d’Aurevilly, si la France était assez maudite pour que le retour d’une monarchie réintégrât ces sépulcres dans leur crédit.

On serait alors très diligemment expédié dans les moins salubres colonies du Pacifique et le réprouvé qui écrit ces lignes aurait, sans doute, fort affaire pour sauver sa peau.

Les Diaboliques parurent pour la première fois en 1874, c’est-à-dire en pleine effervescence des pèlerinages propitiatoires, des comités catholiques et royaux pour organiser l’ordre moral et régénérer la patrie. Oiseuse fomentation des enthousiasmes décédés et des paroxysmes éteints, dont le souvenir même est, aujourd’hui, complètement effacé.