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Ils avaient attrapé leur saint-frusquin dans des négoces ou des manigances aussi honorables que pacifiques. Et cela, c’était plus sérieux que toutes les blagues patriotiques.

C’était un peu fort tout de même qu’il n’y eût pas moyen de s’entendre. M. de Bismarck, après tout, ne devait pas être une bête féroce. Puisqu’on avait été roulé du premier coup, eh ! bien, quoi ? il fallait se rendre gentiment et ne pas compromettre la sécurité générale des propriétaires, en s’acharnant avec une criminelle folie.

On était propre maintenant. Ces polissons de mobiles et de francs-tireurs — juste les gens que haïssaient le plus les Prussiens — avaient bien besoin vraiment de venir faire leurs farces dans un pays raisonnable où on ne demandait, en somme, qu’à lécher les bottes allemandes !

Un chef quelconque, général ou simple commandant de bataillon, ayant jugé la position avantageuse, les bandits étaient venus à la pointe du jour, au nombre de trois ou quatre cents, et s’étaient retranchés sans façon dans la grand’rue, derrière les maisons, dans les maisons mêmes, un peu partout, au mépris des objurgations généreuses du maire qui rêvait mieux pour sa commune et qui n’avait obtenu pour tout loyer de son zèle que le coup de botte le plus authentique dont puisse être gratifié le derrière d’un officier municipal.

Bref, l’ennemi était arrivé à son tour, en masse formidable, et la position était telle, en effet, ri-