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les dernières colonnes de l’église

livrer son Dieu pour une trentaine d’applaudissements canailles, et c’est précisément ce qu’on lui voit faire aujourd’hui, mais avec la circonstance d’une hypocrisie plus odieuse encore que la trahison.

Il déclare simplement, à la page 84 de l’introduction, qu’il n’a cherché, dans son livre, qu’à donner aux paroles de Jésus « plus de relief et plus d’éclat !!! ».

Ce petit mot serpentin se glisse le plus insidieusement du monde sous les renoncules et les pissenlits d’une agreste déclaration d’innocence et d’humilité.

En présence d’un aussi reployé Tartufe, il faut abdiquer tout espoir d’un pénitentiel mouvement de pudeur sacerdotale.

Tout ce qu’on peut faire, c’est d’avertir le pauvre monde et de mettre en garde les faibles contre la réclame éhontée qui se fait à peu près partout en faveur d’un livre que le caractère sacré de son auteur rend plus pernicieux que les élucubrations impies de ses prétendus adversaires.