Page:Bloy - Les Dernières Colonnes de l’Église, Mercure de France, 1903.djvu/151

Cette page a été validée par deux contributeurs.
145
paul bourget

sente le catholicisme bonaldien dans la vie privée…

Ce Joseph Monneron, le héros de L’Étape, le protagoniste essentiel dont l’auteur a voulu faire une espèce d’homme de Plutarque, est indiscutablement le plus vieil idiot qui se puisse voir. « Le Dieu qu’il avait offert aux besoins religieux de sa fille et de ses fils, ç’avaient été « le postulat de la Raison pratique », « le substratum mental de la Justice immanente », la « catégorie de l’Idéal », toutes conceptions éminemment philosophiques, admirablement dégagées de la souillure des superstitions. » Il est la forteresse d’athéisme et de rengaine révolutionnaire que doit renverser la balistique du démonstrateur de l’Origine du langage.

Triomphe peu difficile. La haine la plus retorse n’inventerait pas un bonhomme aussi éculé. C’est inouï. Le prodige, c’est que Bourget a voulu en faire un héros, comme je viens de vous le dire, un véritable héros, non de roman, mais d’épopée. Le sage bonaldien qu’il lui oppose, et