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EXTRAITS DU JOURNAL LE TEMPS


1er et 2 mai 1903.


Opinion d’un Bénédictin de Ligugé
sur M. Huysmans.


Au fond de Vaugirard, dans une maison de religieux qui sert d’hôtellerie aux moines de passage. Le parloir, où j’attends, a cette nudité de cellule qui emprunte parfois aux sites et aux horizons, au milieu desquels s’élèvent la plupart des grands monastères de province, quelque chose de leur beauté sereine, mais qui, dans l’atmosphère terne de ce quartier parisien, apparaît sous son véritable aspect de stérilité triste et laide.

Je suis venu là pour répondre à la convocation bien inattendue d’un père Bénédictin qui fut jadis mon professeur, dans une petite ville du Sud-Ouest où sa famille possède une maison de commerce assez importante. Je rends de la sorte et pour ainsi dire visite à un passé déjà lointain et qui m’est devenu, je le sens au mélancolique malaise que j’éprouve, bien étranger. Mais ce qui donne de l’intérêt à cette entrevue, c’est que le père X…, qui rejoint