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Quand le Promis appelé Consolateur viendra prendre possession de son héritage, il faudra nécessairement que le Christ vous ait quittés, puisqu’il déclara que ce Paraclet ne pourrait venir s’il ne s’en allait auparavant[1].

Car il paraîtra vous abandonner un jour, comme son Père avait abandonné Jérusalem et l’abandonna lui-même, et vous serez livrés aussi rigoureusement que les Juifs « à l’opprobre sempiternel et à l’ignominie perdurable qui ne sera jamais oubliée[2] ».

Ne voyez-vous pas que nous sommes, dès à présent, les convives du même festin de turpitudes et que nous allons de compagnie sous le fouet de l’exacteur ?

Depuis si longtemps qu’ils vous instruisent, vos docteurs n’ont-ils pas compris que les deux sœurs prostituées dont parle Ézéchiel ont survécu à Jérusalem et à Samarie ; qu’elles vivent toujours dans la pérennité du symbole, et qu’elles se nomment aujourd’hui la Synagogue et l’Église ?

« Parce que tu as cheminé dans le chemin

  1. Jean, XVI, 7.
  2. Jérémie, XXIII, 40.