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Personnes divines qui lui sont apparues dans la vallée de Mambré, à l’heure de la grande « ferveur » du jour[1].

Dans son empressement à les servir, l’Aïeul de Marie multiplie les symboles et les figures, et, après une série d’actes qui font penser au Sacrifice de la Messe, il finit par se tenir debout sous l’arbre, tout près d’eux.

C’est l’heure du renouvellement de la Promesse. Le Seigneur reviendra dans le temps marqué, et Sara, l’habitante du tabernacle, aura un Fils. Moïse, David, Salomon et les dix-sept Prophètes de la loi d’attente n’auront plus autre chose à faire, désormais, que de répercuter en échos cette annonce béatifique de la naissance du véritable Enfant d’Abraham qui sera le Sauveur des autres.

  1. Genèse, XVIII, 1 et 2. — Le texte parle de trois hommes, tres viri stantes, et Abraham leur parle continuellement au singulier. Ne doit-on pas conclure de cette circonstance et des marques extraordinaires de respect qu’il leur donne, que le patriarche se savait en présence du Seigneur lui-même ? Grand nombre de Pères l’ont cru. Le Concile de Sirmich a prononcé anathème contre ceux qui diraient qu’Abraham n’avait pas vu le Fils, et l’Église adopta ce sentiment, puisqu’elle chante en son office : Tres vidit et Unum adoravit. S. Augustin dit, serm. 70, de tempore : In eo quod tres vidit, Trinitatis mysterium intellexit. Quod autem quasi unum adoravit, in tribus personis Unum Deum esse cognovit.