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éveillé qui se demanderait si c’est l’heure de son jugement ou l’heure de son supplice.

Malheureux et glorieux homme ! Il a écrit quelques hautes paroles que ses contemporains n’entendirent pas et qui, peut-être, feront tressaillir, dans quelques années, les rares survivants de l’Intellectualité. Son départ fit la joie d’un grand nombre : In Nativitate ejus multi gavisi sunt, et son retour exaspérera les crocodiles. Car il va revenir, je vous le dis, en vérité.

Infortuné Villiers ! Je n’oublierai pas ses tristes funérailles à Saint-François-Xavier et le sale cortège des gens de plume sous la pluie torrentielle !

Celui de tous ses contemporains qu’il avait le plus méprisé, un pontife de boue et de fumier, devait, je crois, déposer sur sa tombe l’immondice d’une harangue. Je pris la fuite à moitié chemin.

Mais, quelle fin lamentable ! Je l’ai ra-