Page:Bloy - Histoires désobligeantes.djvu/72

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mot, nous sommes des captifs, désormais privés d’espérance et nous voyons venir le moment où cette condition de galériens cessera pour nous d’être supportable… »

Je supprime le reste où mon triste ami me confiait des choses trop intimes pour je puisse les publier. Mais je donne ma parole d’honneur que ce n’était pas un homme vulgaire, qu’il fut digne de l’adoration de sa femme et que ces deux êtres méritaient mieux que de finir bêtement et malproprement comme ils ont fini.

Certaines particularités que je demande la permission de garder pour moi, me donnent à penser que l’infortuné couple était réellement victime d’une machination ténébreuse de l’Ennemi des hommes qui les conduisit, par la main d’un notaire évidemment infernal, dans ce coin maléfique de Longjumeau d’où rien n’eût la puissance de les arracher.

Je crois vraiment qu’ils ne pouvaient pas s’enfuir, qu’il y avait, autour de leur demeure, un cordon de troupes invisibles triées avec soin pour les investir et contre lesquelles aucune énergie n’eût été capable de prévaloir.

Le signe pour moi d’une influence diabolique, c’est que les Fourmi étaient dévorés de la passion des