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au loin quelque grand oiseau de proie, désespéré d’être sans capture, qui reflétât sa mélancolie.



— Qu’est devenu cet homme ? lui demanda l’un de nous.

— Ah ! oui : mon histoire ne serait pas complète. Je ne l’ai jamais revu, et j’ai appris sa mort, un an plus tard, par un de mes compatriotes établi dans la petite ville qu’il habitait en Bretagne, au bord de la mer.

Il est mort de la façon la plus terrible et, par conséquent la plus désirée par lui, c’est-à-dire dans sa maison, sous l’œil de l’abominable Xantippe qu’il avait choisie tout exprès pour le torturer.

Frappé de paralysie peu de temps après notre rencontre, il ne voulut pas qu’on le transportât dans quelque maison de santé où il eût pu être exposé à s’éteindre en paix. Ayant vécu en pénitent, il lui plut de râler et de mourir en pénitent.

Il paraît que sa femme le faisait coucher dans les ordures… Les détails sont affreux. On crut même, un instant, qu’elle l’avait empoisonné.

Il est certain qu’elle devait être impatiente de sa mort, espérant hériter de lui. Mais les précautions étaient prises depuis longtemps, ainsi qu’il me l’avait dit, et le reliquat de son patrimoine est allé dans