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tin d’été si doux », à l’heure charmante où les convolvulus et les renoncules des bois ouvrent leurs calices.

Il y avait trois ans déjà que la compassion des Océanides avait réussi à désenchaîner notre Prométhée. Un premier succès littéraire, escompté par d’inexprimables tourments, lui avait permis de trancher enfin le câble d’ignominie et il vivait à peu près tranquille dans un quartier solitaire, infiniment loin de l’horrible geôle.

L’image du vautour femelle s’estompait, s’embrumait de plus en plus, devenait indiscernable, télescopique. Impossible de retrouver le cliché, même au plus profond des latrines de sa mémoire.

Un jour de juillet, presque à l’aube et le lever du soleil s’annonçant à peine, Marchenoir sortit, selon sa coutume, pour se rafraîchir sur les bastions, en lisant quelques pages de Saxo Grammaticus ou de la Cornucopia de Perotto.

Ayant fait une soixantaine de pas environ, comme il regardait à ses pieds pour tourner l’angle de sa rue, il aperçut à deux pas, dans ce lieu désert où n’existaient alors que des clôtures de jardins fruitiers et de terrains vagues, un carton bureaucratique de la forme la plus notariale ou la plus huissière, dont la présence l’étonna.

S’approchant jusqu’à le toucher du pied, la résistance de l’objet redoubla son étonnement qui devint