Page:Bloy - Histoires désobligeantes.djvu/303

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le plus intolérable des compétiteurs, c’était l’oncle Justinien, un colonel de gendarmerie en retraite qui n’en finissait jamais.

Quand l’animal avait réussi, une bonne fois, à s’introduire, les supplications et les pleurs étaient inutiles. Il fallait attendre une heure qu’il eût fini de paperasser.

Si, du moins, cette basane, ce gâteux fétide qui n’aboutissait pas, ce pourvoyeur démantibulé de la guillotine, avait eu des motifs élevés pour prolonger ainsi les vacations, pour s’attarder indéfiniment dans le cabinet précieux, trois ou quatre fois par jour !

Mais non. Ce vétéran de malheur, que le ciel s’obstinait à ne pas confondre, avait toujours été incapable de lire autre chose que des signalements de malfaiteurs ou des ordres d’arrestation.

— Que pouvez-vous faire là-dedans ? bonté divine ! criait tante Plectrude, en levant ses deux bras arides vers les étoiles, car il se levait souvent au milieu des nuits.

— Je fais ma correspondance, répondait-il avec la finesse d’un gendarme qu’on ne prenait pas sans vert.



De tout cela, plus que personne, Orthodoxie était malheureuse. C’était une jeune fille d’une grâce peu