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et bien à plaindre, en vérité, d’avoir sacrifié ses espérances de jeune vierge à un malotru sans idéal qui avait l’indélicatesse de l’espionner.

Étant fille d’un huissier, elle n’oublia pas, en cette occurrence, de rappeler la supériorité de son extraction.

À dater de ce jour, la chrétienne des premiers siècles ne marcha plus qu’avec une palme et l’existence devint un enfer, un lac de très profonde amertume pour le pauvre cocu dompté qui se mit à boire et devint assez idiot pour être plausiblement et charitablement calfeutré dans un asile.



Par une chance inouïe, l’éducation de mademoiselle Durable avait été meilleure que n’aurait pu le faire supposer la conjoncture.

Il est vrai que sa vertueuse mère, appliquée sans relâche à l’abrutissement de M. Durable et livrée, en outre, à d’obscures farces, ne s’en était occupée que très peu, l’ayant, de bonne heure, abandonnée à la vigilance mercenaire des religieuses de l’Escalier de Pilate qui, par miracle, s’acquittèrent consciencieusement de leur mission.

La jeune fille, dotée suffisamment et sortable de tout point, saisit avec empressement la première occasion de mariage qui se présenta, aussitôt qu’elle