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je ne craignais pas d’offenser les lys de sa modestie, en essayant de tracer son aimable image.

Devine qui pourra. J’en aurai trop dit, peut-être, en déclarant qu’il a la physionomie d’un beau reptile et qu’un molosse de la taille la plus monstrueuse l’accompagne ordinairement.

Voici maintenant l’histoire infiniment peu connue de la mort et des funérailles du père. Les amateurs d’émotions suaves sont invités à ne pas continuer cette lecture.



Un matin, le médecin des morts constata que le grand Fiacre avait cessé d’exister.

Aussitôt Labalbarie fils commença de fonctionner. Sans gaspiller en vains pleurs, sans élimer « l’étoffe » précieuse de sa propre vie, c’est-à-dire « le temps », suivant la noble expression de Benjamin Franklin qu’il citait sans cesse, il mit en ordre et prépara tout sans perdre un instant.

À dix heures trente-cinq, les journaux étaient avisés de son deuil et l’expression de sa douleur s’éparpillait à mille exemplaires sur la rose entière des vents, — les lettres de faire part ayant été judicieusement commandées et exécutées longtemps à l’avance.

Même observation pour la plaque de marbre noir destinée au Columbarium, où se voyaient un phénix