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mais la représentation très-fidèle et le raccourci très-exact de la majorité des citoyens de la première ville du monde. Il en exprime très-assurément l’égoïsme, la lâcheté, l’hypocrite corruption et la radieuse bêtise. Son inqualifiable rage de persécution anticléricale n’est qu’une consigne exécutée par des fantoches infiniment dociles et à jamais incapables d’une libre détermination ou d’un mouvement personnel, — inanimés et stupides mannequins parlants que l’impresario populaire frotte ou repeint à sa fantaisie et sur lesquels le voyou qui passe peut cracher sans inconvénient. Cet exemplaire Conseil règne ainsi mécaniquement sur un groupe humain de deux millions d’âmes, jusqu’au plus prochain renouvellement électoral qui le replongera dans le néant.

En attendant, l’arrêté criminel qui donne lieu à ces réflexions et qui ne diffère de tous ceux qui l’ont précédé que par l’extraordinaire portée funeste de ses effets immédiats, se dresse devant nous comme le péril le plus pressant que l’odieuse cohue républicaine nous ait suscité jusqu’à ce jour. De simples hommes n’auraient pas mieux fait, de vrais hommes organisés et vivants, haineux comme on a du génie, au point de recevoir des inspirations.

Qu’on en juge par quelques exemples. Le Manuel du citoyen Monteil est par questions et réponses dans la forme du catéchisme qu’il va remplacer pour toutes les écoles primaires :

— Qu’est-ce que Dieu ?