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meux, littérairement, par le nombre infini de ses feuilletons et de ses conférences.

Les feuilletons sont exactement indicibles. Chacun d’eux est un gouffre comblé de perles, où les plongeurs épargnés par le requin de la muflerie n’ont qu’à serrer les phalanges pour ramener d’inestimables trésors.

« Dans la diction de mademoiselle Ugalde, écrit-il, un jour, on reconnaît la main de sa mère. »

Et le mot sur Léonide Leblanc :

« L’âge avait empli toutes les fossettes de sa personne. »

Et celui, encore plus beau, sur Pauline Granger : « Il était temps qu’on lui rendît justice ; dix-huit sociétaires lui étaient déjà passés sur le corps, » — voulant exprimer cette chose difficile que dix-huit sociétaires avaient été nommés avant elle.

Je me souviens encore d’un feuilleton sur les Rois en exil, où l’on voyait de certaines parallèles qui se rencontraient et où l’on assistait à je ne sais quelle action « si serrée qu’elle avait l’air de deux épées qui entreraient l’une dans l’autre ».

C’est encore Sarcey qui a inventé les « étoiles en herbe », et la translation d’un accusé « de Ponce à Pilate ». On n’en finirait pas et la vie est vraiment trop courte.

Je demande seulement qu’il me soit permis de citer encore trois phrases puisées dans le pamphlet de 71 que je viens de lire.