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trop bête et qu’il eût été bien facile de m’inonder de notoriété sans diffamer à ce point votre généreux esprit.

Même remarque pour le « bœuf de labour » auquel vous me comparez, bœuf dédaigné par des « taureaux » tels que Paul Bourget, — bœuf inutile et déloyal, impossible même dans le pot-au-feu, qui « bave sur son fumier, souffle dans le vide et reconnaît son impuissance à défricher le moindre coin de terre ».

Mon Dieu ! je ne dis pas, il y a quelques années, cette poudre à punaises pouvait être crue valable et suffisante pour m’exterminer. Mais aujourd’hui que beaucoup de gens ont lu mes livres, un mode si rudimentaire d’occision doit paraître assez puéril.

Cependant, ma petite dame, je ne veux pas vous accabler à mon tour de vos propres gaffes. Les plus habiles peuvent en commettre et je n’ai pas le droit d’oublier que vous avez fait, en somme, ce que vous pouviez pour m’être agréable. Ah ! si vous m’aviez consulté !

En supposant une minute — injurieusement pour vous — que votre intention réelle eût été de me déchirer le cœur, je vous aurais enseigné le véritable article à faire.

Tenez ! par exemple. Ce Salut par les Juifs dont vous révélez si adroitement l’existence à tous ceux qui pourraient encore l’ignorer, — pourquoi donc, ô admiratrice contestable du divin Bourget, n’avez-vous pas dit qu’il m’avait été payé un