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de compte, qu’un sordide spéculateur, et qui, peut-être, se croit du génie ; celui de Bourget, qui doit sentir la misère de son esprit, est bien plus révoltant encore.

» Le premier, en effet, n’a vu, dans la littérature, qu’une appétissante glandée dont son âme de porc s’est réjouie, et c’est bien ainsi qu’on a généralement compris sa fonction de faiseur de livres. Le second a vu la même chose très-probablement, mais avec sagesse, il s’est cantonné dans la clientèle influente et s’est ainsi ménagé une situation littéraire que n’eut jamais l’immense poète des Fleurs du Mal et qui déshonore simplement les lettres françaises.

» Cette réserve faite, la pesée intellectuelle est à peu près la même des deux côtés, l’un et l’autre ayant admirablement compris la nécessité d’écrire comme des cochers pour être crus les automédons de la pensée »[1].

La logique humaine se fût révoltée en poussant de sauvages cris, si Paul Bourget n’avait pas été le disciple et l’admirateur de Renan. Il y a, dans ses sablonneux Essais de psychologie, un chapitre sur la « sensibilité » de cet hydropique de satisfaction. Si l’histoire littéraire du dix-

  1. Le Désespéré, chap. II.