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à l’encontre des profanateurs. Aujourd’hui, c’est exactement le contraire.

Les rares esprits qui s’intéressent encore à l’Art pur et que tordent, comme un poison, les affreuses pâtées littéraires de ce sale temps, sont naturellement enveloppés dans l’inexorable réprobation. Ils doivent cacher leurs admirations, renfoncer leurs dégoûts, refouler leurs larmes. Dur métier ! Et cela ne suffit pas le moins du monde. Il leur faut assister, en tenue décente et respectueuse, au sacre de toutes les médiocrités que l’Opinion publique juge assez parfaites pour les investir d’une prélature et leur donner une église à paître. Il leur faut endurer le turpide badigeon d’une réclame sans frein, pour des œuvres de pestilence et de contagion, dont nos façades sont éclaboussées !

Certes ! il n’est pas impossible de faire remonter et d’étaler plus impudemment encore, le long des murs, ce qui demeure ordinairement à leur base ; sans doute, les purulents idiots que le gâtisme sénile de ce temps adore, peuvent arriver à être plus boueux, plus physiquement dégoûtants, quoique cela paraisse bien difficile. Nous devons même nous y attendre et ce n’est assurément pas dans l’immondice qui leur sert de cœur qu’ils trouveraient un semblant de je ne sais quoi qui les arrêtât !