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« Le Seigneur m’a possédée au commencement de ses voies, dès le principe, avant qu’il fît n’importe quoi. — Je suis ordonnée dès l’éternel et je viens des anciennes choses, auparavant que la terre fût. — Les abîmes n’étaient pas encore et j’étais déjà conçue ; les fontaines des eaux n’avaient pas encore jailli ; — Les montagnes n’étaient pas encore établies en leur lourde masse ; j’étais enfantée avant les collines. — Il n’avait pas encore fait la terre, et les fleuves et les gonds du globe de la terre. — Quand il préparait les cieux, j’étais présente ; quand il barricadait d’un circuit et d’une infaillible loi les abîmes ; — Quand il confirmait en haut l’éther et mettait en équilibre les fontaines ; — Quand il entourait la mer de ses rivages et donnait aux eaux une ordonnance pour qu’elles ne transgressassent leurs confins ; quand il soupesait les fondements de la terre ; — J’étais avec lui, disposant toutes choses et je me délectais chaque jour, jouant devant lui en tout temps ; — Jouant dans l’orbe des terres…

« Bienheureux ceux qui gardent mes voies… Celui qui me trouvera, trouvera la vie. Mais celui qui péchera contre moi blessera son âme. Tous ceux qui me haïssent, aiment la mort[1]. »

  1. Proverbes, chap. VIII. Office de l’Immaculée Conception, 8 décembre.