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Or nous mourons de besoins actuels et dévorants. Il faut donc que nos plus actuels et plus dévorants besoins soient actuellement satisfaits. Il faut santé, succès, Évidence. Voilà le signe nécessaire.

Il y a un mot dans l’Écriture qui résume tout : Fac mecum signum in bonum ut videant qui oderunt me et confundantur…

Il faut un signe qui fasse le bien et qui soit la lumière.

Que faites-vous, cher ami ? Écrivez-vous ? Que devient ce livre dont le sujet s’est tellement agrandi qu’on ne sait plus son nom ni son titre ?

J’ai besoin de voir vos articles sur moi imprimés. Le Correspondant était un échec tellement certain que ce n’est pas même un échec. Il faut toute la jeunesse de madame Zamoyska et toute son innocence pour y avoir un instant songé.

Mais pour la Revue, il faut cultiver Tr. Voyez-le, soyez charmant. Contenez toute indignation. Déployez vos grâces. Et si, malgré ce déploiement, les articles ne paraissent pas, il faut songer à une brochure. Entretenez madame Zamoyska dans cette pensée que j’ai besoin de cette publication et que l’enterrement de ce magnifique travail est un crime et un malheur qui pèsent sur moi[1].

Ne feriez-vous pas bien de voir vous-même le prêtre de la rue d’Ulm ? Dites-moi tout ce que vous faites et, s’il est possible, tout ce que vous pensez, tout ce

  1. Ce magnifique travail était un incomestible dithyrambe de douze ou quatorze cents lignes dont quelques rognures à peine s’utilisèrent dans le second chapitre du Brelan d’Excommuniés, publié dix ans plus tard, quand j’étais devenu un Écrivain, pour la honte de ma patrie.