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Je crois que j’ai le monopole de la faiblesse infinie. Le souvenir de mes antiques prières m’écrase comme la pierre d’un tombeau. Quand on a ainsi prié, que peut-on faire désormais ? Où aller ? À qui aller ? Je suis l’être humain qui a le plus besoin de secours. Faites de votre Pèlerinage une prière immense pour moi. Faites que je voie mes prières exaucées.

Le supérieur des missionnaires de la Salette, le père Giraud, passe pour un saint. Peut-être sera-t-il, en septembre, à la Salette. Je ne l’ai jamais vu. Mais je lui ai écrit. Si vous le voyez, recommandez-moi à ses prières[1].

En général, recommandez-moi, avec mes intentions, à toutes les personnes priantes que vous rencontrerez, même à celles qui vous paraîtront insuffisantes et sans envergure. Les grands n’ont pas réussi. Faites prier les petits.

Tous ceux que vous rencontrerez : Prêtres, Missionnaires, Religieuses, Pèlerins, jusqu’aux enfants à la mamelle, faites-les prier pour moi, et pour ma femme, et à mes intentions.

Peut-être votre Pèlerinage vous procurera-t-il, dans cet ordre-là, quelque rencontre. Recherchez les prières de ceux qui nous ressemblent le moins. Ne méprisez pas les lèvres. Votre plume de fer rouge doit servir à quelque chose. L’Écriture que vous aimez tant est écrite. La Bible signifie le Livre.

À propos du Livre, vous ne me parlez pas du mien. Si, par hasard, vous ne l’avez pas, prenez-le ou faites-le prendre. D’Aurevilly a fait sur lui un article très-rapide dont je le remercie beaucoup. Donnez-moi de ses nouvelles. Souvenir à A. M.

  1. Je m’en serais bien gardé. L’aspect seul de ces missionnaires est à crucifier l’Espérance.