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Je vous remercie mille fois des magnifiques pages que vous m’avez envoyées. Je les ai lues à la personne qui peut, à Lorient, les comprendre. Elle en a été enthousiasmée. J’attends le cahier que vous m’annoncez. Je l’attends avec impatience.

Quant aux Événements, je meurs de tristesse : Rien ! Rien ! Rien ! Vous ne me parlez plus du signe demandé. Le confesseur d’A. M. avait parfaitement raison de demander des signes. Les demande-t-elle ? Quant à moi, je meurs de leur absence. Je souffre physiquement, je suis faible, et je meurs du besoin d’obtenir quelque chose. Les idées ne me suffisent pas ; il me faut des faits, des faits évidents, palpables, sensibles, grossiers et actuels[1].

Concentrez toute votre prière et toute celle de vos amis sur cette nécessité de faits actuels. Il nous faut absolument des témoignages terrestres. Car ce sont l’eau, le sang et le feu qui rendent témoignage sur la terre. Des faits ! Des faits ! Des faits ! Des signes ! J’aime mieux un : tiens que cent mille : tu l’auras. Précipitez toutes les prières possibles sur ce même point, et, puisque je n’en peux plus, obtenez que je VOIE aujourd’hui.

Seriez-vous assez bon pour me donner immédiatement des nouvelles de mon livre ? Est-il chez Palmé ? Est-il chez le brocheur ?

Mille amitiés. Écrivez-moi et envoyez-moi un cahier.

Ernest.
  1. Je voudrais un miracle naturaliste, me disait un jour Huysmans.