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qui, dans le monde de l’intelligence, correspond au Soleil, centre céleste des mondes, foyer géant qui est la synthèse des rayons avant leur dispersion dans l’espace. »

Qu’on essaie de se représenter un homme assez colossal, un mortel assez surhumain pour ne pas crouler sous cette avalanche de bêtise !

Bien que je ne passe pas pour un écrivain qui respecte infiniment son lecteur, je n’oserais prendre sur moi de multiplier ces abrutissantes citations. Mon Lyonnais n’est pas seulement un idiot, c’est en outre un philosophard de l’engeance disgracieuse des philosophards protestants, qui veut absolument voir un métaphysicien de son écurie dans le lamentable et naïf poète qu’il déshonore.

« Les penseurs me comprendront », dit-il, quelquefois, d’un air entendu, quand il marche sur des pois qu’on a oublié de faire cuire.

Incapable de découvrir ou de soupçonner l’étonnante inégalité d’Hello qu’il appelle « un styliste de premier ordre » (!), il annonce, à chaque instant, qu’il va citer quelque chose de sublime, et c’est presque toujours une platitude.

Il faut être mâtiné de Genève pour avoir un pareil flair. Écoutez-moi ça :

Paul voit une chose d’un certain côté ; il la voit blanche.

Pierre voit la même chose d’un autre côté ; il la voit noire.